Évacuation du
campement de l'écluse
17 novembre 2020
Ce matin, les Préfectures de Police, d'Île-de-France et de Seine-Saint-Denis ont procédé à l’évacuation du campement de migrants installé depuis cet été sous un pont de l’autoroute A1 à Saint-Denis.
Ce campement d’environ 3000 personnes devait impérativement être évacué au vu de la situation sanitaire et de la dangerosité du site. En outre, de vives tensions étaient de plus en plus fréquentes, ainsi que les nuisances pour les riverains, d’autant que l’effectif du campement connaissait une croissance rapide.
La municipalité de Saint-Denis avait pourtant demandé dès le mois d’août une évacuation avec mise à l’abri alors que le campement comptait 300 migrants, en appelant en parallèle à une nécessaire solidarité nationale. En l’absence d’une réponse rapide de l’État, la municipalité a mis en place des dispositifs pour répondre au mieux aux besoins les plus élémentaires (distribution de masques, accès à l'eau potable avec multiplication des robinets, installation de toilettes).
Les associations d'aide aux migrants ont également beaucoup œuvré pendant ces trois mois pour assurer notamment l'aide alimentaire et l'accès aux soins.
La Municipalité regrette donc que l’opération n’ait pas été organisée dès cet été, rendant l’évacuation d’aujourd’hui bien plus complexe. En effet, à l’approche de l’opération, certains collectifs semblent avoir favorisé l’arrivée de plusieurs centaines de personnes supplémentaires.
Nous déplorons ainsi que de nombreux hommes seuls soient ce soir sans solution d’hébergement d’urgence, même si 3000 personnes ont bénéficié d’une mise à l’abri.
La Municipalité remercie particulièrement les fonctionnaires et les associations mobilisés pour cette opération, ainsi que les agents de Plaine Commune qui œuvrent depuis ce matin au nettoyage de l’espace public.
Si cette évacuation délicate devait avoir lieu, elle ne règle pas la question de l’accueil des personnes exilées et réfugiées en France. Incontestablement, l’État doit incarner la solidarité nationale et l’organiser en lien avec les collectivités territoriales.
Les pouvoirs publics devront poursuivre la collaboration avec les associations nationales afin de construire des dispositifs de halte humanitaire répartis sur l’ensemble du territoire afin de garantir l’accès aux droits fondamentaux des migrants. La ville de Saint-Denis y prendra toute sa part.
La municipalité